Face au recul des droits humains, face au retour de la pudibonderie, le photographe Marc Martin fait dialoguer ses travaux récents ou plus anciens avec une mémoire en marge et des œuvres dissidentes provenant de la Collection Pierre Passebon et du Centre d’Archives LGBTQI+ Paris Île-de-France.
En révélant des tranches de vies sorties des clous, l’artiste entend réconcilier la scène queer et la scène cuir. Remettre en lumière la dimension activiste de la représentation des personnes fétichistes. Replacer le corps au cœur des luttes. Sortir du placard les archives disgraciées, les contraindre à se cogner au réel et les voir à nouveau marquer leur territoire.
Des oeuvres inédites exceptionnelles
Parmi les œuvres choisies pour convoquer celles de Marc Martin : des dessins érotiques (et inédits) d’Yves Saint Laurent, de Jean Cocteau, de Pierre Molinier et des fanzines issus des années 1970…
Une scénographie spectaculaire
La scénographie de « Mauvaises Vies ? » promet d’être spectaculaire. Le premier salon de la Galerie Obsession sera transformé en boudoir grâce aux meubles originaux de la chambre d’Hélène Martini, décorée par le célèbre artiste Erté (1892-1990).
Qui était cette femme ? Hélène Martini (1924-2017) était une femme d’exception. Côté face, elle fut la propriétaire du théâtre Mogador, des Bouffes-Parisiens, de la Comédie de Paris et des Folies Bergère, où le gratin de la culture aimait se montrer. Côté pile, elle acheta et dirigea d’une main de fer des établissements interlopes, tels que le Pigall’s, le Shéhérazade, le Sphinx, les Folies Pigalle, le Raspoutine, et une flopée de bars de nuit mal famés où il ne fallait surtout pas être vu.
Chaque nuit, elle grimpait dans sa Rolls conduite par un chauffeur pour récupérer les montagnes d’argent liquide que ses établissements malfamés produisaient. Elle dormait le jour dans son appartement capitonné et, tel le vestige d’une époque révolue, ne fut jamais inquiétée par la police. Elle légua toute sa fortune à la cause animale.
Dans la seconde pièce, la réplique grandeur nature d’une vespasienne sur son pavé parisien invitera le public à se replonger dans le passé.
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Exposition du 6 novembre 2025 au 10 janvier 2026 du mardi au samedi de 14h à 19h
(relâche du 3 au 6 décembre et du 22 au 26 décembre)
Galerie Obsession, Paris 11e – 5 passage Charles Dallery 75011 Paris
Téléphone : 01 48 06 00 22
https://www.galerie-obsession.com/expositions/marc-martin-mauvaises-vies/
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L’histoire cachée du cruising parisien
Tout au long de l’histoire gay, l’espace public a servi à la fois de refuge et de rébellion, un lieu où les identités marginalisées trouvent leur expression à travers leur corps, leur reconnaissance et leur appartenance. Malgré son caractère éphémère, le cruising s’est perpétué à travers les générations, façonné par l’évolution des paysages sociaux, politiques et technologiques.
« Mauvaises Vies ? » repositionne ces lieux de rencontre dans l’espace public comme une pratique sociale mais aussi comme une riche tradition culturelle. De jour comme de nuit, des vespasiennes aux jardins du Louvre en passant par le Trocadéro, Paris fut propice à toutes les aventures en extérieur. L’exposition rend hommage à des pratiques souvent occultées ou effacées et montre des lieux d’apprentissage, de plaisir et de résistance à la norme dans l’espace public. Déjà en 2019, Marc Martin dédiait un ouvrage sur la question (Prix Sade 2020 du livre d’Art).
Une question brûlante
Inaugurée ce printemps à LaVallée-Bruxelles, l’exposition à Paris s’attarde sur des visages et des vécus, du désir et des fantasmes. Textes personnels à l’appui, Marc Martin y interroge notre époque par ailleurs gorgée d’obscénité : Que peut-on afficher ? Que doit-on maintenir caché ?
« Je ne pense pas qu’être attiré par les attributs masculins soit malsain. Je ne pense pas qu’avoir une allure masculine te rende toxique. Pour moi, là où il y a un problème, c’est quand le fait d’« être masculin » te donne le sentiment d’être supérieur aux autres ». – Marc Martin
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